CHANG RAI : 440km dans la region de l'opium

Fini Chang mai, apres une derniere soiree pour fil en duo avec Greg et Belka, - la fete aux sushis -, (desistement de loulou pour cause d'estomac dezingue), on file a l'extreme nord pour Chang Rai, son night market et l'ouverture vers le triangle d'or et ses trafics.

Chang Rai, c'est le pas grand chose si ce n'est son night market rempli d'echoppes en soiree avec une belle place centrale ou tout le monde mange attables sur de petites chaises jaunes en tole, ambiance melangee entre thais et farangs, c'est-a-dire nous, les etrangers.

C'est la que tu decouvres l'ingeniosite thai et leur sens commercial....une petite echoppe propose des larves, criquets et surtout de grands cafards grilles genre aspect degueu...le truc est subtil: vu que tous les stands sont un poil limite au niveau iso 9001 sanitaire, les cafards pullulent et se promenent gentiment entre tes pieds quand tu manges, il suffit donc de les ramasser, de les griller et de les proposer a la vente comme euh des chips et le tour est joue, denree initiale gratuite ! Trop fort ces thais !

Pousse pousse cyclopousse... autre chose que ces flemmards de djeuns en tuk tuk puant...

Rapidement lasses par les raccoleuses pour massages en tout genre, on file en scoot' plein nord pour une boucle dans les montagnes et vers l'ultimo triangle d'or.

Highway toujours aussi bordelique et anarchique, heureusement les petites routes de montagne se profilent, barrees parfois par de petits checkpoints militaires vu la proximite de la Birmanie et en raison du trafic d'opium, ambiance plutot detendue chez les kakis pourtant.

Direction les plantations de the et le village de Mae Salong, quasi exclusivement peuple de chinois exiles, - soit essentiellement des ex-membres du Kuomintang, ayant quittes la Chine communiste en 1949 -, village atteint apres le passage de cotes type montee de l'Alpe d'Huez ou le scoot hurle en premiere a fond a fond pour emmener les chicos et leur barda a bon port.

Guesthouse magique et pas chere au sommet du village surplombant toute la vallee, accueil parfait, bouffe chinoise et the du cru offert, on aime !

Cours de chinois dans un garage.

Ce sera notre camp de base pour explorer la region entre petits villages akha atteints en scoot tout terrain sur chemins de terre defonces, visite du Doi Tung, - haut sommet du coin investi par la reine et des lors venere par les thais -, et passage par le village de mister Kao San, cet ex-empereur de l'opium qui a defie des decennies durant l'armee thai, ambiance un poil militarise, mais a peine, maisons allure chic pour certaines a se demander si le trafic ne perdure pas un peu, beaucoup, tres probablement.

Doi Tung pour nous, ca reste la fete des muffins aux noix macadamia!

Bon sinon, dans le genre epique, les chicos en vadrouille frisent la panne d'essence au milieu du neant, trouvent un ultime village avec deux trois cahuttes, tentent l'immersion ethnie montagnarde pour quemander un petit litron de liquide nauseabond, mais devant permettre a petpet de repartir gaiement sur les routes et... trouvent yeepii !

Une chtit' baraque, une chtit' vieille dame et une vieille caisse comportant de l'essence consigne en petites bouteilles d'alcool recyclees, on en achete deux, on remplit, on s'apprete a repartir et vlan que la gentille madame et son mari nous invitent a partager leur repas.

Une offre pareille ne se refuse evidemment pas !

Ca commence par un the top du jardin derriere la maison servi dans des tasses en bambou fait main, ca continue par un riz gluant mange avec les mains en se passant le plat et ....et.....ben, la, ca derape, deux plats en bambous, epices pour faire danser les morts, un truc genre rouge indefinisable a l'aspect de carpaccio d'on ne sait quoi au gout ben on sait toujours pas et un autre genre plat de viande ultra epice....on goute bien sur, on mange bien entendu, s'agit pas de vexer les hotes, on deglutit difficilement et surtout on se demande ce qu'on ingurgite, tout en faisant de grands sourires crispes ayant l'air de trouver ca trop bon.

C'est fou ce qu'on peut parler de choses et d'autres, - le nombre d'enfants, les prenoms, la provenance du the, la nourriture, notre periple, etc... -, avec des gens qui ne parlent qu'un dialecte d'une ethnie locale !

Fil tente quand meme de demander ce qu' on est en train de manger en designant du doigt un poulet, le mari se marre, se leve, et nous imite un animal a 4 pattes en criant "wouf wouf"... fil, l'air inquiet, il a mime un cochon la? ben non mon coeur, les cochons font pas wouf wouf... le meilleur ami de l'homme entre en phase de digestion dans les petits ventres occidentaux des chicos, desole Boule, Milou, Pif, Benji, Lassie, Rantanplan, Paf,( ben si, si, le fameux j'entre dans un bar et... ) et les autres....

Me regarde pas comme ca sinon on te mange!

Apres deux jours de vadrouille, on fonce vers le Triangle d'or, non plus la region, mais le lieu-dit, soit la rencontre autour du Mekong entre la Birmanie, le Laos et la Thailande.
Atteint apres une journee scoot' poussiereuse pleine de pistes, prealable semble-t-il a une grosse route goudronnee pour satisfaire les touristes VIP, on decouvre une vue assez bluffante mais qui l'est plus en raison de l'histoire associee au lieu-dit que de sa reelle beaute et surtout une kitschisation forcee du coin avec panneau prevu pour se photographier, temples et boudhas effrayants de mauvais gout et faux bateau en guise de promontoire pour accueillir la horde de benets presents juste pour dire on y etait !
On fuit, on passe une nuit dans une petite pension a l'air sereine, mais flanquee a 20m d'un karaoke...on devrait fusiller ces affreux chanteurs en goguette surtout apres 2h du mat', mais que fait la police ?

Retour dare dare sur Chang Rai pour aller dire bonjour aux petits cafards.